De Mère à Fille...L'Harmonie des Femmes

Le lien à soi en tant que Femme mûrit à travers le temps et l’espace. De la graine de femme à la femme mûre, de l’innocence à la sagesse, c’est un chemin qui invite à découvrir son corps et ses sensations, son cœur et ses émotions, son esprit et ses pensées. Une découverte progressive de soi qui permet  d’accueillir sa vérité intime, de l’exprimer et de la partager.

Un dessein pur et simple telle l’énergie de la Lune qui révèle les plus belles qualités de la nature féminine : patience, compréhension, attention, tendresse, consolation, guérison, intuition, clairvoyance…

Un dessein pur et simple qui semble à l’épreuve de la médicalisation et de la "technologisation" de notre mode de vie. Comment garantir la santé de nos filles, futures mères des générations à venir et Gardiennes de l’Amour sur Terre ?

De tout temps et en tout lieu, certaines femmes ont le sens inné de l’équilibre intérieur. « Femme-Médecine » dans l’âme, elles savent qu’une femme en bonne santé est une femme qui sait s’écouter, comprendre et résoudre dans le silence intérieur de son être. Elle acquière peu à peu la connaissance de ce qui lui convient tant pour son corps que pour son cœur et son esprit et elle met tout en œuvre pour préserver l’équilibre. L’ordre naturel est son credo car pour elle, la nature est bien faite, il suffit juste de lui faire confiance : l’expérience d’être au féminin l’initie à la connaissance intuitive !

Yves et Florian Bianchini – Maternité – Village de Clans (06)

C’est ainsi que de nouveau, de plus en plus de mères en Occident accouchent naturellement et allaitent leurs enfants, transmettant spontanément cette qualité d’être responsable de leur santé à leurs enfants et à leur(s) fille(s) qui deviendra mère. La santé que procure l’accouchement naturel est libre de toute médication et les plantes deviennent des alliées. Une fois vécue dans un moment aussi intimement fort et socialement controversé, l’expérience se décline au fur et à mesure du temps dans l’accompagnement subtil de la petite fille, de la jeune fille, de la jeune femme, de la jeune mère…

La santé au quotidien est un miracle tout aussi beau que l’enfantement naturel. Elle nous confère force intérieure et gratitude envers la nature profonde de notre être. Elle nous donne des ailes et nous transportent vers une réalité belle et poétique, l’Harmonie.

Enfant, la petite fille est enceinte bien souvent, jouant à cacher un ballon sous sa robe. Elle accouche des centaines de fois, accroupie, dans l’eau, etc. Elle materne encore et encore ses poupons, console et parle beaucoup à ses « petits » jusqu’à ce qu’elle soit prête à accueillir les transformations majeures de son corps qui marquent la fin de l’enfance…Une nouvelle étape !

Patmoli - Les Arts au Soleil - Fréjus

C’est ainsi qu’un jour la jeune fille pousse un cri de joie « Youpi ! J’ai mal aux seins, ils poussent, je grandis ! », accueillant l’éveil de son corps comme elle s’émerveille devant un bouton de rose. La douleur devient peu de chose face à la joie de grandir ! La mère le sait : accoucher invite à toucher une douleur aussi extrême que la joie d’accueillir l’être qu’elle a porté pendant neuf mois en son sein. Sa sérénité face à l’insoutenable lui insuffle le courage nécessaire pour traverser les épreuves. Preuve d’amour que d’enfanter dans la douleur !  

La fille reçoit cette force intérieure maternelle comme héritage. Toute douleur est éphémère : la fille le découvre dans les expériences que la puberté impose. Les douleurs associées aux lunes deviennent un signe de son corps qui se transforme et qui se prépare à accueillir un jour la vie. Accepter ces douleurs, c’est déjà les soulager. Elle comprend que son alimentation doit s’ajuster en fonction des sensations physiques que cela génère en elle. Une nourriture plus légère est bienvenue pendant les trois jours autour des pleines lunes et des nouvelles lunes de manière à purifier son être.

La fille écoute son corps qui se transforme, au fur et à mesure des lunes, tout autant que son cœur. Entre tristesse et colère, frustration et déception, sa mère est là pour l’écouter, la comprendre, la consoler et l’aider à traverser le flot de ses émotions. Un processus qui permet à la petite fille de se découvrir, de faire connaissance avec soi, avec ce qui la touche, ce qui lui fait peur, ce qui l’agace ou l’impatiente. Une manière de comprendre sa sensibilité qui lui est toute personnelle. Elle affine au fur et à mesure de ses expériences la connaissance de soi en restant à l’écoute de son cœur jusqu’à ce qu’elle puisse accueillir ses émotions comme une mère l’aurait fait jusque-là pour elle. Elle mûrit, elle grandit, elle devient une mère pour elle-même, prenant soin d’elle.

Photo : Ambre N. - La lune et ses états d'âme

La nuit et les rêves – notamment ceux autour des pleines lunes et des nouvelles lunes - lui enseignent les petites choses du quotidien tout comme les plus grands mystères de la vie sur terre. Elle murit à elle-même au fur et à mesure des lunaisons. Elle découvre son propre rythme intérieur et la manière dont il se synchronise avec les Lunes. La magie devient une science exacte où la nature a ses règles qu’il convient de respecter pour se sentir en accord avec soi-même. Les fondements de ses relations aux autres sont ainsi posés.

De mère en fille, le dessein de la femme sur terre s’accomplit.

La fille devient ainsi de plus en plus autonome, consciente des bienfaits des gestes d’hygiène, de la nécessité de réguler ses émotions et de développer une présence pleine et entière d’être fille, future femme, future mère. C’est en elle, elle grandit, elle vibre et elle se réjouit à l’idée de fonder une famille « quand elle sera grande ». C’est comme si elle l’avait toujours su…Une évidence qui lui confère un esprit serein : elle est heureuse de devenir une jeune femme.

Et le jour arrive où, ouverte telle une fleur qui délivre ses parfums les plus subtils, l’amour se présente sur le chemin de la jeune fille. Les regards se croisent, deux âmes se rencontrent et deux êtres partent à la découverte l’un de l’autre. Dans le respect, la confiance et l’intimité, les jeunes amoureux découvrent la joie d’être deux. La spontanéité et l’ordre naturel continuent d’être le credo : la découverte de soi conduit à la découverte de l’autre genre dans l’intime de son être à travers le corps, le cœur et l’esprit. La jeune femme, en accord avec la Lune, invite le jeune homme à respecter cette terre sacrée et fertile jusqu’à ce que l’enfant vienne, au moment juste, celui de l’incarnation d’un nouvel être, pleinement accueilli.

Est-ce un conte de fée, une vue de l’esprit ou une réalité ?

Pour certaines c’est une histoire vraie, pour d’autres un rêve et pour d’autres encore une utopie…

L’épanouissement de la mère en tant que femme prédestine celle de la fille : l’expérience positive des mères donne des ailes aux filles tandis que l’expérience douloureuse tend à freiner l’élan du féminin pour les générations suivantes…

Le ressentiment des mères est le plus lourd fardeau livré secrètement au cœur de la fille qui n’aura de cesse de le défier alors même qu’elle cherche tout simplement, inconsciemment ou non, à s’en libérer. Plus le mystère de la mère règne dans un silence pesant, plus la fille se débat avec ses chaînes invisibles. L’incompréhension du mal être de la fille renforce le fardeau de la mère  à coup de  ressentiment et de culpabilité : « Je n’ai pas fait ce qu’il fallait pour ma fille…». L’amertume devient une fatalité : « De toute façon, c’est trop tard… ».

Que ni ni !

Qui que je sois, je peux à chaque instant changer le cours de l’histoire et me reconnecter à ma nature profonde afin d’y découvrir les bienfaits du corps, les vertus du cœur et la sagesse de l’esprit. Quel que soit le parcours des femmes de la famille qui nous précèdent, il est possible de faire appel à la créativité pour que le rêve s’accomplisse : se reconnecter à la nature profonde du féminin. La mère sait qu’elle est intuitive, elle en a fait l’expérience à maintes reprises dans sa manière de prendre soin de sa fille. Enceinte, dans les premiers soins de bébé et même plus tard, elle a deviné les besoins de sa fille sans que cette dernière ne les ait exprimés. La mère est dotée de ce sixième sens qui lui confère une qualité d’écoute au-delà des mots. Et si vous en doutez, je vous invite à faire un petit exercice : « Vous vous installez confortablement et vous fermez les yeux. Vous effectuez quelques respirations lentes et profondes en portant toute votre attention sur votre ventre qui se gonfle à chaque inspiration et se dégonfle à chaque expiration. Vous installez peu à peu un mouvement ample et profond, fluide comme une vague à la surface de la mer…qui vous berce de la tête au pied…

Vous laissez venir dans votre esprit la présence de votre fille. Vous accueillez sa présence avec une profonde sérénité. Vous l’accueillez comme si c’était la première fois, sans jugement, sans analyse, juste dans un mouvement libre de l’esprit et le cœur ouvert. Vous êtes attentive à l’expression de son visage, à la manière dont elle s’exprime à travers le corps mais aussi à travers ses sens, la mélodie de sa parole, le mouvement de sa gestuelle, les parfums qu’elle dégage…Tous vos sens sont éveil en sa présence. Vous accueillez les émotions ou les sentiments qui émanent de son cœur comme si vous vous pouviez ressentir ce qu’elle ressent. Vous accueillez ce qu’elle vous dit dans le silence de son être, à vous sa mère. Et puis, vous portez votre attention sur vous-même et vous accueillez les sensations physiques que vous procurent la présence de votre fille, ainsi que les émotions ou les sentiments que cela génèrent dans votre cœur. Enfin, vous accueillez dans votre esprit ce que vous inspire cette rencontre de mère à fille, d’âme à âme. Quand vous le sentez, vous revenez doucement à la conscience ordinaire en prenant le temps effectuant une respiration lente et profonde. » Dans les jours à venir, vous observerez une ouverture dans votre relation à votre fille avec de belles surprises…

Cœur de framboises et fraises des bois - Serena

La femme est un espace sacré et intime. Il ne se montre pas, il ne se discute pas, il se découvre en soi et à travers les personnes avec qui nous tissons des liens profonds et sincères. Et la première des relations qui accompagne la maturation de la fille, c’est le lien intime à la mère. La relation de confiance ainsi instaurée prévaut sur les copinages et les médias où tout et son contraire se dévoilent sans ambages. Entre Mère et Fille, c’est une histoire intime qui se révèle et libère ce qui doit l’être afin que la confiance serve une maturation juste et épanouissante.

Dans la relation mère-fille, l’intimité est préservée, le corps de l’enfant grandit tel un espace sacré et l’avenir se présente avec joie et douceur dans la compréhension profonde et le respect sincère de l’histoire des femmes de la famille.

Pour les mères qui ont perdu le fil avec leur fille, il n’est jamais trop tard…car l’enfant n’a de cesse de sentir vibrer ce lien maternel. Il suffit de guérir ses propres blessures avec sagesse, de consoler son cœur en peine et de se tourner vers l’amour en portant un regard bienveillant et compréhensif sur son enfant afin d’accueillir ce qui vient, avec confiance : les épreuves font partie du chemin et  nous apprenons à les honorer.

  

Nous ne sommes pas responsables des erreurs passées des mères mais nous le devenons en les reproduisant.

Lorsque nous décidons de briser le sceau du silence afin de se libérer du fardeau de la mère, c’est toute la lignée féminine qui guérit et c’est l’Arbre de Vie qui s’épanouit à travers les générations futures.

Les Mères ont ouvert des portes à travers le temps et l’espace depuis les origines. Aujourd’hui,  la majorité des jeunes femmes, dans un besoin irrépressible de reconnaissance, se sont retrouvé de l’autre côté de leur énergie féminine, dans la dynamique masculine. A distance de la patience, la persévérance, la compréhension, la consolation, l’intuition, ces femmes oscillent entre l’euphorie et la déprime sans trouver la voie du milieu, celle de l’amour vrai et sincère. Réalité douloureuse des femmes qui déjouent leur ordre intérieur par l’usage des médicaments, déréglant ainsi leur équilibre hormonal, tarissant leur fontaine et se soumettant à leurs humeurs.

Leur Terre d’accueil s’assèche peu et à peu et seules les larmes leur permettent de réchauffer leur cœur endurci.

L'arbre de la Famille - Serena

En sophrologie tout comme en méditation, la solution émerge du silence intérieur comme une évidence et l'ordre se rétablit spontanément : le lien Mère-Fille est une toile tissée où chaque maille est un moment de complicité. Si la mère sent qu'elle perd le fil, il lui suffit de reprendre là où la maille a sauté, c'est-à-dire là où elle a manqué d'écoute et de disponibilité permettant ainsi à la fille d'oser de nouveau se confier et de mûrir à elle-même.

Vivre sa féminité naturellement et transmettre cette expérience aux filles est une expérience pure et simple qui permet de préserver la santé et l’amour sur terre.

La santé des femmes, c’est un lien sacré entre mère et fille, une histoire d’amour !

Stéphanie Rossollin-Nicolas

Article présenté dans "Grandir Autrement" N°44 - Janvier et Février 2014
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