mardi 17 février 2015

L'Esprit vif de l'Enfant

Naissance de Kirikou http://www.michelocelot.fr

L’expérience acquise à travers l’exploration des dimensions physique et émotionnelle invite le jeune enfant à une révélation de soi-même qui s’exprime par sa sensibilité singulière qu’il manifeste dans l’attirance ou l’aversion à certaines personnes ou certains objets par exemple. Il développe sa capacité à émettre des souhaits, des désirs et des rêves que ses talents tout particuliers viendront ou non concrétiser. Rares sont ceux qui naissent en ayant la conscience d’eux-mêmes comme Kirikou[1], mais les parents conscients peuvent accompagner ce processus inné de compréhension de l’enfant[2] pour qu’il accède un jour à l’autonomie. L’enfant a soif de connaissance et n’a de cesse de chercher à comprendre et résoudre, tout comme le prince Siddharta partant à la quête de ce qui pourrait soulager la douleur sur terre. Dans le bouddhisme, l’ignorance est un poison et l’enfant le sait dans sa persévérance à questionner, ce qui souvent irrite ses parents, trouvant qu’il pose beaucoup trop de questions. Peu de parents établissent un vrai dialogue avec leur enfant et rares sont ceux qui lui demandent : « Qu’est-ce que tu en penses, toi ? » alors même que le témoignage de l’enfant peut représenter un enrichissement extraordinaire. Dans la société moderne, l’enfant n’apprend pas toujours à réfléchir et à utiliser ses pensées – son esprit - pour orienter ses actions et paroles et donc pour s’élever et devenir un être « sensé ». Il grandit souvent en accumulant un savoir sans accéder à la connaissance – fruit de son expérience en conscience - alors que c’est la nature même de cette connaissance qui lui permet de maîtriser sa vie.


[1] Ocelot M. (1998). Kirikou et la sorcière. Film DVD. Kirikou se met à parler : « Mère, enfante-moi ». Sa mère lui répond, assise en position d’accouchement : « Un enfant qui parle dans le ventre de sa mère s’enfante tout seul ». Kirikou sort du ventre de sa mère et dit : « Je m’appelle Kirikou. Mère, lave-moi. » Sa mère répond : « Un enfant qui sort du ventre de sa mère tout seul se lave tout seul ». Il aperçoit une coquille rempli d’eau et il plonge dedans et demande : « Mère, où est mon père ? ». Sa mère l’informe alors des actions de la sorcière qui a « fétiché » tous les hommes du village. A partir de ce moment, Kirikou n’aura de cesse de vouloir libérer son père et son village en combattant la sorcière. Il sera aidé par son intelligence et son grand-père qui fait partie d’un autre monde…il traversera les épreuves pour libérer son village, y compris la sorcière.
[2] Dans la tradition amérindienne, la quête de vision de naissance effectuée par les enfants au moment d’entrer dans le monde adulte leur permet d’accéder à leurs talents et de les concrétiser dans une « fonction particulière » au sein du groupe..

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